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Le Moyen Age à Dijon

Bien que les constructions médiévales de Dijon ne représentent pas la majeure partie de la ville, leur architecture verticale et leur physionomie particulière en font un point marquant de celle-ci. Le centre ancien de Dijon a d'ailleurs été défini comme secteur sauvegardé dès 1966. Il faut dire qu'il est l'un des plus grands de France et qu'il juxtapose quelque trois mille maisons de toutes les époques.


Les édifices religieux

Le Dijon médiévale c'est d'abord ses églises : Notre-Dame (début XIIIè siècle), Saint Bénigne (fin XIIIè sicèle) et Saint-Jean (milieu XVè siècle) marquent le paysage urbain et représentent incontestablement les plus belles pages de l'architecture gothique bourguignonne ; Saint-Philibert (XIIè-XVIIIè siècles) est quant à elle de style roman tandis que Saint-Michel (XVè-XVIIè siècles) marie le parti gothique et le décor Renaissance.


Les édifices civils

Dijon, c'est aussi la ville des Ducs de Bourgogne. Ainsi le Dijon médiéval s'organise-t-il autour du Palais ducal que les Grands Ducs transforment en l'amplifiant. Reconnaissable par la silhouette de sa haute tour qui domine toujours l'ensemble du Palais de la ville, et par la belle façade du logis donnant sur le square des Ducs, Le palais demeura une simple forteresse jusqu'au XIè siècle. Il fut reconstruit par Philippe le Hardi qui fit édifier en 1365 la tour Neuve dite tour de Bar. La tour de la Terrasse et le logis ducal édifié de 1450 à 1455 dans le style gothique flamboyant furent ajoutés par Philippe le Bon. D'aspect massif, le Palais comprenait appartements privés, salle de réception - la salle des Gardes - et des locaux de service dont les cuisines ducales aux six cheminées immenses.


Hôtels en pierre

Autour de l'enceinte du palais ducal, certains officiers et bourgeois dont les affaires florissantes l'ont permirent, firent édifier des logis qui inaugurèrent la lignée des hôtels particuliers, nombreux à Dijon. Ces demeures de pierre traduisent par leur architecture et leur décoration le rang social de leurs propriétaires et reflètent ainsi celles du Palais ducal. La façade est ouvragée,soulignée de bandeaux, percée de fenêtres à meneaux et en accolade. Souvent, la bâtisse est flanquée d'une tourelle qui permet de loger l'escalier à vis qui dessert les étages. C'est aussi un signe de prestige : réminiscence de la tour de guet des logis seigneriaux, elle a perdu sa fonction originelle pour prendre une valeur plus symbolique.

Parmi les hôtels les plus représentatifs du Moyen Age, on compte :
Hôtel de Cirey - 25 rue Chaudronnerie : fenêtres en accolade.
Ancien hôtel de Thianges - 6 place des Cordeliers : la tourelle, seul vestige, est englobée dans des constructions postérieures.
Hôtel Chambellan - 34 rue des Forges : admirer en particulier la galerie en bois à deux étages reliant les bâtiments dans la cour, l'escalier à vis terminé par une statuette de jardinier de la hotte duquel s'échappent les liernes de la voûte, la fenêtre et la grande lucarne de style gothique flamboyant.
Hôtel Morel-Sauvegrain - 25 rue des Forges : belles fenêtres en accolade et deux balcons en saillie au garde-corps flamboyant.
Hôtel des Godras - 6 place François-Rude : tourelle et passage voûté d'ogives.
Ancien hôtel de la Trémouille - 29 rue du Petit Potet : la tourelle est visible depuis la cour de service de la bibliothèque municipale.


Maisons à pans de bois

Le tracé de certaines rues du centre, étroites et sinueuses, où les façades se juxtapoent en suivant encore le rythme de l'ancien parcellaire médiéval, évoquent aisément l'époque médiévale.

Typiquement, les maisons de l'époque étaient construites en bois. La pierre était un matériaux encore onéreux que l'on réservait plutôt au rez de chaussée pour éviter le pourrissement des sousbassement. Celui-ci comportait une ou plusieurs arcades et une petite porte basse ouvrant accès à la boutique ou à l'étage. En encorbellement sur la rue, les étages étaient structurés par une armature en pans de bois. Les murs fragiles sont protégés de la pluie grâce à la saillie des étages qui permet l'agrandissement de l'espace habitable.

Dijon compte une trentaine de maisons de ce type, entre autres :
Maison Millière, 10 rue de la Chouette.
Maison, 9 rue de la Chouette.
Maison aux Trois Visages, 54-58 rue des la Liberté.
Maison aux Trois Pignons, 1 rue Auguste-Comte.
Maisons, 26, 28 et 31 rue Amiral-Roussin.
Rue Vetterie, maisons à pans de bois alignées côte à côte et face à face.

Pour en savoir plus :
* Histoire de Dijon/ dir. Pierre GRAS - Toulouse : Privat, éd. m. à j. 1987
* Dijon, son passé évoqué par ses rues / Eugène FYOT - Dijon : Damidot, 1928, repr. 1995
* Base bibliographique du système documentaire HiBou de la Bibliothèque municipale,
http:// www.bm-dijon.fr
* "Patrimoine", Site Ville de Dijon : http://www.ville-dijon.fr

Dijon, notre ville

Dijon, c'est 386 820 habitants dont 236 953 en agglomérations. Actuellement, la ville figure au palmarès des 25 plus grandes villes de France. Concentrant à elle seule environ 20% des emplois de Bourgogne (plus des deux tiers de son activité étant consacrés aux services), Dijon est une ville dynamique. A la fois siège de cour d'appel et de préfecture, et pôle universitaire avec quelque 32 000 étudiants, la ville possède un grand centre commercial (la Toison d'Or), un Zénith de 7 000 places et est l'objet de plusieurs projets urbains tel que l'agrandissement du stade Gaston Gérard, une future piscine olympique, la rénovation de la place Grandville, l'élaboration du quartier Junot, la construction d'une médiathèque au coeur des Grésilles, etc.

Un peu d'histoire

A l'origine était Divio. Ce ruisseau sur lequel fut construit le castrum gallo-romain d'origine, à la jonction de deux grandes voies commerçantes allant jusqu'à la Méditerranée (celle de l'étain qui venait de Cornouailles, et celle de l'ambre qui arrivait de la Baltique) est à l'origine du nom de la ville. Parmi les interprétations retenues de Divio figure celle qui dit que le nom viendrait du latin "due vie" qui signifie "à la jonction de deux voies".

D'abord saccagée puis pillée et enfin brûlée, Dijon fut conquise en 1015 par le roi de France de l'époque : Robert le Pieux. Ravagée par un terrible incendie en 1137 qui la détruisit pratiquement, la cité fut rebâtie par le duc Hugues II dans une nouvelle enceinte qui englobait l'abbaye Saint-Bénigne. Cinquante ans plus tard, Dijon était érigée en commune. Des onze portes qui donnaient à l'époque accès à la ville, la dernière à subsister, la porte Guillaume, fut remplacée en 1788 par l'arc de Triomphe que l'on peut admirer encore aujourd'hui place Darcy.

Lorsque Jean le Bon cède à Philippe le Hardi le duché de Bourgogne, celui-ci peut déjà s'appuyer sur un domaine fortement organisé. Si Dijon n'accueille à l'époque que la chambre des comptes, c'est à Beaune que se situe le parlement. A la suite de son mariage avec Marguerite de Flandre, la puissance économique se concentre dans les villes du Barbant, de Flandre et d'Artois. Dijon devient en quelque sorte une capitale "dynastique" où la plupart des ducs seront inhumés à la chartreuse de Champmol. Charles le Téméraire n'y passera qu'une semaine au cours de sa vie. Les ducs qui s'y succédèrent, comptant parmi les princes les plus puissants de la chrétienté et les mécènes les plus riches, firent de Dijon, à l'écart des guerres lancées pour rétablir l'ordre dans les villes insoumises, une ville de rayonnement incontestable. Le palais sert à l'époque de cadre prestigieux à des réceptions fastueuses, la Sainte Chapelle qui le jouxte est le siège de l'ordre de la Toison d'Or. Le négoce prospère permet aux grands bourgeois de faire bâtir d'imposantes demeures que l'on peut encore admirer rue des Forges, rue Vauban, rue Verrerie...

Lorsque Louis XI décide le rattachement du duché à la la couronne de France, les troupes royales se voient contraintes de réprimer le soulèvement général, la mutemaque. Les Dijonnais profitent alors de l'occasion pour négocier certaines concessions dont le maintien des états de Bourgogne et surtout le transfert du parlement de Beaune à Dijon. Alors en visite, le roi jure solennellement en 1479 à Saint-Bénigne de "garder franchises, libertés, immunités, droits et privilèges" dont jouissait jusqu'ici le duché. Une forteresse est construite (connue au 19è s. sous le nom de "Château des Gendarmes"), les fortifications réparées et un gouverneur est nommé au duché pour représenter le pouvoir royal afin de faire face à d'éventuelles attaques (Dijon est une ville frontière face à la Comté à l'époque).

Capitale administrative sous les princes de Condé, Dijon connait un essor sans précédent au 17è s. en dépit de la Fronde. Au siècle des lumières, le développement se poursuit avec notamment l'établissement de l'université en 1723, la fondation de l'académie en 1725 et de l'école de dessin en 1766 (parmi ses élèves, Rude et Prud'hon), et la création d'un diocèse en 1731. Afin d'y loger les états de Bourgogne, Jules Hardouin-Mansart transforme le palais des ducs. Ses membres, ainsi que les parlementaires, sont à l'origine de la parure d'hôtels cossus de la ville. Pendant la révolution, la Chartreuse de Champmol est détruite. Sous l'Empire et la Restauration, la ville subit peu de changements. En1851, un nouvel élan débute avec la construction du chemin de fer qui reliera Paris à Lyon puis à la Méditerranée. A tel point qu'entre 1850 et 1892, la population de la ville va presque doubler.